Research
Bandes de jeunes et Justice des mineurs
Au cours de la décennie 1960, j’ai investi deux chantiers de recherche.
Celui sur les bandes de jeunes m’a conduit à m’appuyer sur les travaux de Thrasher, alors à peu près inconnus en France et probablement en Europe, et plus largement sur une tradition de sociologie interactionniste. C’est à propos de ces recherches que j’ai mis au point le concept de spirale de ségrégation réciproque. La première édition de 1966 sera suivie en 1974 d’une réédition augmentée avec le concours de Pierre Lascoumes. J’ai ensuite laissé ce thème pour n’y revenir qu’à partir du milieu des années 1990 quand plusieurs thèses – de celle de Maryse Esterle-Hédibel à celle de Marwan Mohammed – l’ont réinvesti en se référant à la notion que j’avais construite. J’ai pu moi-même tester la fécondité de cette dernière dans l’examen des zones de relégation urbaine et sociale.
J’avais aussi entrepris d’étudier la justice des mineurs en tentant de tester l’hypothèse alors très à la mode – les choses ont bien changé – selon laquelle elle pourrait servir de modèle à celle des adultes.
Ce premier cycle se composait donc d’une recherche située à l’intérieur de l’institution tandis que l’autre lui était complètement extérieure. Je suis depuis resté fidèle à cette stratégie consistant à avoir toujours un pied au sein de l’institution pénale et l’autre en dehors, pour éviter de se faire phagocyter par son objet de recherche. Cette posture m’a permis de développer progressivement une sociologie du pénal vu sous l’angle du citoyen.
Analyse du système pénal et représentations sociales du crime et de la justice
La vague de recherche qui m’a occupé au cours de la décennie 1970 était fidèle à ce premier principe. Elle lui en ajoutait un second : pour réussir à réinvestir un domaine de recherche – la sociologie du crime – longtemps resté en déshérence, il fallait combiner des emprunts à d’autres branches mieux établies de la sociologie nationale et l’importation de démarches développées avec succès dans des pays plus fortunés… à condition de ne pas les accepter sans bénéfice d’inventaire, au contraire de les tordre sans vergogne à mon propos.
En mêlant la vieille tradition nationale d’analyse des statistiques administratives, transmise par André Davidovitch, à un ensemble complexe d’analyse de système emprunté, avec de fortes modifications, à un corpus anglo-américain, je développais une série de recherches quantitatives autour des données du Compte général de l’administration de la Justice . A l’occasion, j’ai été amené à préciser le statut de ces données préconstituées, ainsi que les limites et les conditions de leur emploi dans l’analyse sociologique. J’ai ajouté tout un courant de travaux inspirés d’une version très modifiée de Costs of Crime , ainsi que des investigations sur les dossiers judiciaires (1976) qui m’ont fourni l’occasion de mettre au clair la reconstruction opérée dans de telles données.
Pour déjouer le risque d’enfermement institutionnel, je ne me suis pas borné à une extrême attention au statut des données rencontrées, j’ai aussi emprunté à la sociologie des représentations de quoi bâtir une batterie d’enquêtes sur les représentations sociales du crime et de la justice. L’idée m’en était venue en travaillant avec Paul-Henry Chombart de Lauwe dans le premier lustre des années 1960 ; Claude Faugeron y a apporté une bonne connaissance de tout le courant de psychologie sociale illustré par Serge Moscovici et ses élèves. Nous avons développé une série de recherches qualitatives et quantitatives. Leurs résultats ont été publiés en 1978. Dix ans plus tard, Frédéric Ocqueteau et Claudine Pérez-Diaz ont montré les permanences et les évolutions de ces représentations. Puis le thème s’est tari en France tandis qu’il donnait lieu à toute une série de travaux d’une encre comparable, notamment au Canada, dans les pays du Benelux et en Suisse romande.
Pour clôturer cet ensemble de travaux, nous avons, Claude Faugeron et moi, publié en 1980 une synthèse qui réunissait les principaux apports des deux ensembles de travaux déployés au cours de la décennie 1970. J’ai ensuite réuni en 1984 une série d’études reprenant, sous le titre La question pénale (ensuite traduit en allemand), certains grands thèmes abordés au cours de la période écoulée
J’ai été amené à revenir vers cet ancien chantier en observant son réinvestissement au début du XXI siècle dans des recherches réalisées tant par les Universités de Liège (UdL) et de Leuven (KUL) que par celle de Genève.
Histoire et Sociologie du crime et de la justice
A la fin de la décennie 1970 et pendant presque toute la suivante, j’ai consacré pas mal d’efforts, particulièrement avec Michelle Perrot, Yves Castan et Mario Sbriccoli, à construire une interface entre sociologues et historiens spécialisés dans l’étude du crime et de la justice pénale. L’importance de l’investissement historiographique dans ce champ militait en faveur d’une telle entreprise. J’étais aussi personnellement sensible à l’avantage que le sociologue pouvait rencontrer à en mobiliser les résultats, mais également averti des risques d’une telle entreprise ; le présentisme n’est pas le moindre. Seule une confrontation régulière des deux traditions disciplinaires semblait susceptible de les prévenir.
Ce chantier a été poursuivi à travers plusieurs séminaires successifs dont l’écho s’est étendu à différents pays européens et nord-américains. Il a été ponctué par un colloque criminologique que j’ai organisé en 1983 au Conseil de l’Europe pendant ma présidence du Conseil scientifique criminologique, également par la réédition en 1989 avec Michelle Perrot du récapitulatif du Compte général de la justice de 1826 à 1880.
Ce domaine de recherche a ensuite été repris par René Lévy de concert avec plusieurs historiens à travers l’International Association for the History of Crime and Social Control et la création de la revue Crime, Histoire et Sociétés. Le souci de ce dialogue interdisciplinaire est aussi présent dans la stratégie éditoriale de Déviance & Société.
Sociologie législative et sociologie de la justice
A différentes périodes, j’ai été conduit à étudier des thèmes spécifiques de sociologie de la justice pénale. Dans le premier lustre des années 1970, j’avais réalisé avec Claude Faugeron et Georges Kellens une recherche sur le choix de la peine (sentencing) à travers une campagne d’entretiens de groupe avec des juges. Je suis revenu à la sociologie de la justice pénale au début du XXIe siècle sous un angle largement différent de sociologie politique. Au cours de la décennie suivante puis dans les années 1990, j’ai réinvesti à plusieurs reprises sur la pratique de la détention avant jugement (notamment des mineurs avec Renée Zauberman) et aussi sur le ministère public et la mise en mouvement de l’action publique. J’ai également abordé le traitement judiciaire des affaires de corruption, particulièrement en organisant un débat européen dans Déviance & Société.
Je me suis progressivement rendu compte que, de tous les pouvoirs publics, la justice était probablement celui qui avait le plus bougé ces dernières années. J’ai donc monté, avec Amedeo Cottino, un séminaire européen de recherche (publié en 2001) dédié aux mutations de la place de la Justice parmi les pouvoirs publics et de son rôle dans les régulations sociales, dans quelques principaux pays de l’Union (France, Royaume-Uni, Espagne, Italie, République fédérale d’Allemagne, Belgique).
Quant à la sociologie législative, j’en ai investi le thème pour nourrir empiriquement le premier volet de la sociologie du crime, l’étude de la criminalisation primaire ou abstraite, c’est-à-dire de l’incrimination. La démarche que j’ai mise au point combine l’observation des processus, des scènes et des acteurs (à travers les enjeux qu’ils investissent, les ressources qu’ils déploient et les stratégies qu’ils mettent en œuvre) J’en ai posé les bases en dirigeant un séminaire (publié en 1991) à l’Institut international de sociologie du droit à Onati, puis un séminaire européen de recherche (publié en 1992) sur les lois concernant la détention avant jugement. Ce travail a été prolongé dans des enseignements en France et à l’Université de Montréal, ainsi que dans la direction de plusieurs thèses sur le jury d’assises, la peine de mort, la naissance du code de la route…
Enquêtes sur les victimations et l’insécurité & comparaisons avec les statistiques pénales
A partir du milieu de la décennie 1970, les enquêtes sur la victimation et l’insécurité ont pris la place d’observation extra-institutionnelle tenue jusque-là par les travaux sur les représentations sociales du crime et de la justice. La version que nous avons édifiée s’abreuve d’ailleurs partiellement à l’expérience précédemment acquise : il s’agissait, non pas seulement de disposer d’un instrument de comptage, mais surtout de scruter les réactions et les attitudes des victimes.
Durant ma présidence du Conseil scientifique criminologique, j’ai organisé au Conseil de l’Europe une conférence criminologique sur les enquêtes de victimation durant laquelle Renée Zauberman a exposé la tournure que nous nous proposions de donner à ce chantier.
Parallèlement, nous avons mené à bien une recherche exploratoire par entretiens rétrospectifs sur une population dynamique de victimes recrutées en boule de neige. Ce premier travail nous a permis de réaliser au milieu des années 1980 la première enquête nationale française sur la victimation.
A la fin de la décennie, nous avons conduit, pour la Délégation interministérielle à la Ville, les premières enquêtes locales à Épinay et Toulouse.
En 1995, nous avons, Renée Zauberman et moi, réuni les résultats de ces premiers travaux dans un ouvrage de synthèse.
A la fin de la décennie 1990, un programme interdisciplinaire de recherches du CNRS sur la ville nous a confié la réalisation d’une enquête sur les risques urbains à Amiens qui comprenait un volet sur la victimation et l’insécurité.
Au début du XXIe siècle, nous avons mis en place, pour le compte de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France (IAU-IdF) – la première enquête francilienne sur la victimation et l’insécurité, puis quelques années plus tard une vague d’enquêtes réalisée à l’égide du Forum français pour la sécurité urbaine à Lyon, Saint-Denis, Aubervilliers, Gonesse et Aulnay sous Bois.
Surtout, nous avons entrepris une série d’analyses secondes des enquêtes nationales mises en place par l’INSEE à partir du milieu des années 1990 dans le cadre de ses enquêtes permanentes sur les conditions de vie des ménages (EPCV). D’abord, nous avons – Renée Zauberman, Marie-Lys Pottier et moi en collaboration avec Hugues Lagrange de l’OSC/ScPo – comparé (publication en 1999 et 2001) notre première enquête du milieu des années 1980 à la première EPCV réalisée par l’INSEE une décennie après. La même équipe a tenté en 2004 une première sérialisation des enquêtes nationales françaises de 1985 à 2001.
Nous sommes engagés dans une analyse seconde de l’ensemble des enquêtes françaises disponibles sur la victimation et l’insécurité pour analyser le mouvement de la délinquance au cours de la période récente. Cette recherche a fait l’objet d’un contrat triennal (CRIMINSEC) avec l’Agence nationale de la recherche (ANR).
En ce qui concerne plus spécifiquement l’analyse du sentiment d’insécurité, après quelques publications préalables au cours de la décennie 1980, j’ai réalisé avec Marie-Lys Pottier deux recherches (publiées respectivement en 1997 et 2004-2006) sur des données nationales, notamment celles tirées des enquêtes d’Agoramétrie. Nous avons mis l’accent sur la pertinence de la distinction entre peur et préoccupation, puis montré les permanences et les mutations de cette dernière sur une période trentenaire. L’analyse seconde des enquêtes de victimation réalisées en Île-de-France par l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU-IdF) a permis de faire émerger les combinaisons de l’insécurité avec la victimation sur différents territoires franciliens. J’avais publié une première synthèse sur le sentiment d’insécurité en 2002. Nous travaillons actuellement à une nouvelle synthèse qui mobilise les importantes séries de données nouvelles dont on dispose maintenant.
Le volet intrainstitutionnel de cette vague de recherche a porté sur l’analyse des statistiques pénales. Déjà dans un article publié en 1977 dans Déviance & Société, j’avais amorcé une déconstruction des comptages d’activité opérés par la police, les parquets, les juridictions et les établissements d’exécution des peines afin d’estimer les possibilités de les utiliser tant pour jauger l’activité de ces agences que comme instrument de mesure de la délinquance. Cette entreprise qui poursuivait l’effort de déconstruction inauguré une décennie auparavant par les ethnométhodologues Aaron Cicourel et John Kitsuse, convergeait à l’époque avec les analyses historiques de Michelle Perrot sur les statistiques criminelles du XIXe siècle ou celles de Keith Bottomley sur la sociologie des données policières anglaises. Je suis revenu sur ce thème à des multiples reprises, par exemple en publiant en 1991 avec Pierre Tournier une analyse des statistiques pénales concernant les étrangers, et surtout en publiant en 1985 un ouvrage sur Les comptes du crime qui devait faire l’objet en 1994 d’une réédition augmentée avec Bruno Aubusson de Cavarlay, Marie-Lys Pottier et Pierre Tournier.
Nous avons aussi entrepris une confrontation systématique entre statistiques policières et enquêtes de victimation. En 1999, nous avons mis au point une méthodologie qui a ensuite été reprise par tous les auteurs attirés par cet exercice. Puis, nous avons pratiqué systématiquement cette confrontation soit sur des données nationales, soit sur des données régionales ou locales. Cet exercice nous a permis des incursions dans l’étude des relations entre les professionnels policiers et les profanes plaignants et une analyse des déterminants de la décision prise par la victime d’informer ou non la police (renvoi). Nous allons maintenant la prolonger par une étude des déterminants du recours des victimes à l’assurance.
L’expertise réunie au cours de cette vague de recherche m’a conduit à prendre – d’abord avec Amadeu Recasens i Brunet, ensuite avec Renée Zauberman – la codirection d’un des programmes de l’action coordonnée CRIMPREV dirigée par le GERN dans le cadre du 6° PCRDT de la Commission européenne. Consacré à l’examen de questions de méthodologie et de bonnes pratiques, il s’est traduit par l’organisation de séminaires sur l’état des travaux concernant la victimation et l’insécurité, la délinquance autoreportée, la confrontation entre enquêtes et statistiques officielles, enfin l’évaluation des politiques de prévention et de sécurité, et sur les usages qui en sont faits dans les principaux pays d’Europe occidentale. Ce programme a fait l’objet de la publication de quatre brochures bilingues, de quatre ouvrages en anglais et autant en français.
En 2015, dans l cadre d’un programme de recherches de la COMUE Paris-Saclay, nous avons créé un Observatoire scientifique du crime et de la justice (OSCJ) ; sur son site (www.oscj.cesdip.fr) figurent les principales séries tirées des enquêtes nationales, régionales et locales sur les victimations et l’insécurité.
Les politiques de prévention et de sécurité et leur évaluation
En travaillant sur les bandes de jeunes, j’avais été amené à scruter les formes de prévention spécialisée représentées par les clubs et équipes de prévention soit dans mes propres recherches, soit dans des enseignements de doctorat ou dans la direction de thèses. Le champ de la prévention a été profondément recomposé depuis. J’ai eu l’occasion de l’étudier en présidant le conseil scientifique d’une conférence mondiale tenue à Paris en 1991, puis celui de la première rencontre nationale des Comités communaux de prévention de la délinquance à La Rochelle en 1993. J’ai publié plusieurs études sur les concepts et les enjeux des politiques européennes de prévention et de sécurité et je donne chaque année un séminaire sur ce thème à l’Université de Padoue. Je l’ai également repris en 2009 dans une conférence à l’Université de Porto.
Deux études publiées en 1994 et 2003 ont été consacrées à la méthodologie de l’évaluation des programmes de prévention et de sécurité, thème repris ensuite – après une conférence à l’Université de Porto – dans le cadre du programme européen que je codirige au sein de l’action de coordination CRIMPREV.
Différentes occasions – notamment la journée organisée à l’Assemblée nationale à la mémoire de Gilbert Bonnemaison, un colloque du réseau thématique ‘normes, déviances et réactions sociales’ de l’Association française de sociologique – m’ont donné l’occasion de dresser des bilans de l’évolution des politiques de prévention et de sécurité depuis les années 1980. La synthèse que nous préparons sur l’insécurité fournira l’occasion de dresserun bilan sur le long terme des politiques de prévention et de sécurité.
Le citoyen, le crime et l’État
La manière dont il assure la sécurité peut constituer pour un État un débat crucial : contrepartie, en quelque sorte, des pouvoirs qu’il réclame et du monopole qu’il s’arroge, elle renseigne aussi tant sur les prétentions de cette puissance publique que sur les attentes qu’on lui adresse et les bornes qu’on lui trace. Or, il semble bien que la recomposition en cours de la place et du rôle des médiations étatiques touche encore sa fonction de fournisseur de sécurité.
Mais pour dépasser le niveau de l’essai, de l’approximation ou encore de l’extrapolation hasardeuse de données trop partielles ou mal maîtrisées, trois conditions semblent nécessaires :
i) situer dans la longue durée les mutations des modes de gestion de la sécurité publique, ce qui oblige à mobiliser un matériel historiographique assez lourd pour édifier une hypothèse interprétative résumée dans l’expression : « De la communauté à l’État. De l’État au marché ? », en prenant garde à la fois au risque de présentisme – on lit une époque révolue à travers une grille de compréhension bonne pour notre société – et à celui de prophétisme – on décrit une évolution linéaire multiséculaire et on annonce sa radicale inflexion ;
ii) croiser plusieurs sortes de données dont la diversité permette d’appréhender le crime à travers plusieurs prismes, les compteurs institués par les institutions spécialisées mais aussi les enquêtes menées tant auprès d’échantillons extensifs que de populations particulières ;
iii) les sérialiser sur une période suffisamment longue pour voir apparaître des tendances lourdes.
Restait à réaliser l’évaluation proprement dite des rapports du citoyen et de l’État à propos de la délinquance, en étudiant successivement
– Comment s’est constitué dans le long terme un État de sécurité ?
– En quoi consiste le dérèglement dont on l’accuse actuellement ?
– Quelle analyse peut-on faire des raisons de cette mutation ?
– Le marché a-t-il remplacé l’État dans la gestion de la sécurité ?
– Pourquoi l’État est-il en panne ?
Le résultat de cette entreprise a été publié en français en 1999 puis traduit en quatre autres langues.
Elle a permis une analyse sur le très long terme des rapports entre passage du vindicatoire au pénal comme mode de contention de la violence interne aux sociétés humaines, et étatisation de ces sociétés, avec une interrogation sur l’avenir du pénal dans un contexte de mutation de la forme étatique-nationale.
J’ai entrepris par la suite (publication en 2006) d’étudier plus attentivement les mutations observées au cours du dernier demi-siècle. En restreignant encore la focale, je m’attache maintenant à préciser les évolutions des dernières décennies : après avoir publié en 2002 un travail sur l’insécurité en France, je reprends plus en détail l’analyse des évolutions en utilisant le matériel produit par la recherche CRIMINSEC puis par la création de l’OSCJ.